Notes
1) En Suisse, la prochaine votation relative aux « dons d’organes » jette une lumière crue sur la nature de l’esprit à l’oeuvre derrière et sous la chosification de l’être humain que s’évertuent à imposer de façon « progressive » (par tous les moyens et sans relâche) les « conseils » d’éthique et de déontologie médicale. En temps normal, pareille mise en évidence donnerait à chacun l’occasion de se prémunir, par son vote éclairé et conséquent, contre de telles intentions et entreprises sinistres, contre l’orientation extrêmement inquiétante que suit actuellement le Conseil Fédéral dans sa politique générale. Par son choix vraiment libre et responsable, chacun pourrait ainsi agir réellement pour le bien des générations futures : agir par respect pour l’homme comme tel !
(2) Platon et Aristote exprimèrent des idées difficilement conciliables au sujet de la politique, en particulier à propos de la démocratie. Différente de la pensée d’Aristote, souvent plus compliquée que profonde, la pensée de Platon, telle qu’elle se présente dans La République, fonde les remarques suivantes : pour hâter le passage de la démocratie à la tyrannie, la Suisse donnant libre cours à ce glissement actuellement, un pays qui a le triste privilège d’être le fer de lance de ce mouvement à l’échelle mondiale, le moyen le plus sûr consiste en une savante débilisation débridée des masses. Sur ce plan, le peuple suisse est maintenant la référence, le produit le plus achevé. En effet, le gouvernement félon - des dirigeants sans scrupule d’une insondable arrogance, des hypocrites et menteurs invétérés entretenant en réalité un mépris profond envers toutes formes de faiblesse dans l’espoir de la conjurer en eux, des traits de caractère franchement crapuleux qui révèlent un manque total de principes - en charge de subvertir le régime « démocratique » du pays se permit l’affront suprême dans ce régime politique : soumettre en votation populaire l’abolition de la démocratie ! Quant à la population, face à de pareils augures, elle ne jugea pas vital pour elle, ni simplement nécessaire, de destituer au plus vite ses très vils « représentants » politiques, en prenant à leur encontre des mesures proportionnées à leur cynisme, un cynisme qui peu à peu en vient à rivaliser avec celui d’Hitler, Himmler et, surtout, Goebbels. Ce peuple, parvenu sans doute au sommet actuel de la débilité par la sophistication de son mode de vie, n’ayant plus de pudeur, n’éprouva aucune honte à la perspective d’être taxé d’infamie pour la durée de l’Histoire par les peuples intègres, en raison de son vote dévoilant au monde la collaboration passive feinte sensée dissimuler sa collaboration active au programme « infra-transhumaniste » (un mouvement que les théologiens des monothéismes abrahamiques seraient bien inspirés de compter sans plus tarder au nombre des pires sectes satanistes), un programme dont la démesure ne tardera pas à se révéler à chacun. Dans ces conditions, comment la division entre les individus associée à la division de « l’individu » contre lui-même pourrait-elle ne pas aboutir à la liquidation facile de ce qui n’a jamais cessé d’être en réalité qu’une pseudo-démocratie : la dictature du Parti unique droite-gauche n’ayant jamais rien fait d’autre que négocier son glissement insensible vers la tyrannie ? Mais n’est-ce pas le privilège affligeant des post-individus que d’être divisés contre eux-mêmes au point de se trouver privés de conscience ?
(3) La « distance » (une distance symbolique, donc immesurable) séparant ces deux propositions est métaphysique (surnaturelle). Alors que cette distance s’avère irréductible pour la raison raisonnante naturellement bornée (la pensée conceptuelle), un pouvoir spirituel peut aisément la combler. Ce pouvoir spirituel (un pouvoir transcendant, donc au-delà de la pensée conceptuelle) est nommé le Pouvoir Autre du Bouddha Amida par la Véritable École de la Terre Pure.
(4) L’Époque « sociologique » de la Décadence de la Loi et l’Époque « cosmique » des Cinq Corruptions dans laquelle elle est inscrite sont des conceptions utiles à toute personne souhaitant prendre du recul pour scruter l’époque moderne (de ses débuts, au XIVème siècle, à l’époque contemporaine, où la société occidentale est mondialisée, une mondialisation qui représente, pour certains, le signe de « la fin de l’histoire »). Cela tient au constat que les conceptions historiques bouddhistes diffèrent fondamentalement de celles élaborées dans les cercles apocalypticiens monothéistes abrahamiques. En effet, ces dernières, outre leurs étroites limites temporelles, se caractérisent par un gigantesque potentiel autodestructeur au plan civilisationnel, ce qui n’est pas le cas des premières. Par conséquent, pour la société occidentale mondialisée, faire sienne la cosmologie bouddhiste (et pour cause, sa métaphysique) représente sans doute la seule alternative positive possible aux projections catastrophiques incluses dans la cosmologie monothéiste abrahamique au cours de son élaboration. Par ailleurs, Saint Augustin, dans La Cité de Dieu, procéda de façon analogue avec la cosmologie platonicienne pour propager le Christianisme. Pour conclure, on observera que l’Époque de la Décadence de la Loi bouddhique englobe et éclaire des phénomènes civilisationnels d’actualité : déspiritualisation et désacralisation des sociétés, laïcisation des institutions et des mentalités, corruption et aliénation humaine, infra-humanisation. Quant à l’Époque des cinq corruptions, ne prendrait-on en considération que la corruption des conceptions, celle-ci délimite un vaste champ d’observation, dans lequel l’identification des raisons du passage progressif d’une ancienne culture occidentale traditionnelle (offrant aux hommes la possibilité de mettre en œuvre des sciences et des techniques les orientant vers une émancipation spirituelle) à une civilisation « avancée » mondialisée (imposant aux hommes des technologies « infra-transhumanistes » les assujettissant à des contraintes inouïes aboutissant à la corruption de leur humanité biologique) s’avère indispensable.
