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CENTRE CULTUREL BOUDDHISTE
JODO-SHINSHU HARRY PIEPER

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Brochure n°11 au format PDF (12.2021) 246 ko

(5) Les nombreuses personnes qui furent indéniablement orientées intellectuellement par René Guénon sont, peut-être, soumises également à une influence se révélant désorientante : dans le sens qu’elle ne mène pas facilement, rapidement et de façon assurée le pratiquant au Suprême Éveil spirituel.

(6) Ce propos de René Guénon fait référence aux anciennes écoles Hinayânistes, donc aux Theravâdin (qui suivent l’opinion des Anciens). Actuellement, en Occident, singulièrement dans les milieux universitaires qui défendent cette position de longue date, d’aucuns soutiennent que le Hinayâna (le Petit moyen de progression) serait le Bouddhisme « originel », et que le Mahayana (le Grand moyen de progression) serait apparu tardivement. C’est en quelque sorte le contraire qui est vrai, et cela tombe sous le sens. Comment Shâkyamûni, ce Bouddha Parfaitement Accompli (Samyaksambuddha), aurait-il pu enseigner prioritairement une voie ne menant pas à l’état sublime qu’il avait lui-même réalisé ? Cela n’aurait pas été conforme à son vœu originel. En réalité, le Bouddha Shâkyamûni, respectant les capacités des êtres, enseignait simultanément ce qui par la suite prit la forme de deux moyens de progression : celui des Bodhisattva, d’une part, celui des Arhat et des Pratyekabuddha, d’autre part. Suite au Grand Nirvâna Final du Bouddha Shâkyamûni, lors du premier concile qui eut lieu à Râjagriha dans une grotte, alors que cinq cents moines se rappelaient ce que le Bouddha avait enseigné, nombre de moines et de laïcs se rassemblèrent en dehors de la caverne, sous la présidence de l’Arhat Vâshpa, et récitèrent ce qu’ils avaient entendu de la Bouche du Bouddha. On peut faire remonter les Sûtra du Mahayana à cette récitation hors de la grotte. Une représentation minorée du Bouddhisme répond à des intérêts allant dans le sens de la déspiritualisation et de la désacralisation des représentations que l’homme contemporain se fait de l’univers. Elle ne circonviendra pas un adepte de la Véritable École de la Terre-Pure. Pour conclure, on trouvera sans doute regrettable que René Guénon n’ait pas eu accès à la dimension la plus universelle de la Voie d’Éveil spirituel qu’est le Bouddhisme pour en rendre compte, si l’on ne considère pas que le temps de ce dévoilement n’était pas encore venu pour l’Occident. Depuis lors, quelques personnes ont mené à bien ce travail. Les biographies des Révérends Harry Piper, Jean Eracle et Jack Austin en rendent compte.

(7) Le pouvoir personnel du pratiquant représente certainement l’attachement le plus subtil sur la Voie menant au Suprême Éveil. La prononciation du Nom du Bouddha Amida : NAMO AMIDA BUTSU ! la pratique unique de la Véritable École de la Terre Pure, ne se fonde pas sur le pouvoir personnel du pratiquant. Dès le tout début, elle est libre de pouvoir personnel. En elle, la Naissance dans la Terre Pure a déjà été établie par Amida. C’est pourquoi elle est non-pratique du pratiquant. C’est au-delà de la pensée conceptuelle. Parmi toutes les pratiques bouddhiques, c’est la pratique facile, simple, subite, assurée. Pour la Délivrance de tous les êtres, il n’y a pas de pratique comparable. Pour comprendre ce point, il suffit de mettre les divers traités relatifs à la pratique invocatoire en parallèle avec le Manifeste en une feuille du Saint Homme Hônen. Dans le Christianisme, il en existe un célèbre : l’Échelle Sainte de Saint Jean Climaque.

(8) J’ai en mémoire une peinture bouddhiste réalisée au début du vingtième siècle transmettant un enseignement ne prenant pas la forme raisonnée des écrits de René Guénon. Si mes souvenirs sont exacts, cette peinture représente un fleuve et ses deux rives, la rive éloignée montrant la Terre Pure d’Amida, la rive proche montrant le Samsara, à l’Époque de la Décadence de la Loi. Entre les deux rives, se trouve un beau pont ancien, coupé largement en son milieux, pris d’assaut par une foule de japonais, habillés peu ou prou à l’occidentale, portant des banderoles avec des slogans : Humanisme, Progrès, Science, Démocratie, Socialisme, Capitalisme, etc… Emportés par leur élan furieux, poussés par leurs suivants, ces gens chutent dans les eaux tourbillonnantes du fleuve et se noient – il serait intéressant de rendre en peinture un sujet parallèle : le « retour de vague coloniale» qu’est l’adoption par les dirigeants occidentaux actuels d’une pratique de contrôle social totalitaire émanant de l’antique doctrine Légiste chinoise …

(9) René Guénon montre l’importance de l’entrée dans une Voie de réalisation spirituelle sans se prononcer sur les éléments déterminant le choix de la Voie. Son ignorance de la dimension primordiale, originelle, universelle du Bouddhisme (Amida transférant sa Réalisation à tous les êtres) est l’occasion pour un adepte de la Véritable École de la Terre Pure de mettre en relief les qualités fondant le choix de la Voie : facile, simple, rapide, assurée, menant tous les êtres au but suprême qui est seul définitif. Du vivant du Bouddha, comment une personne aurait-elle pu faire un pas dans sa direction pour recevoir son enseignement relatif à la Lumière Infinie de Parfaite Sagesse et à la Vie Infinie de Grande Compassion, ces qualités transcendantes fondamentales réalisées par tous les Bouddha, sans penser préalablement à lui ? Penser au Bouddha Amida et dire son Nom : Nam An‘Da Bou ! est la pratique bouddhiste primordiale, originelle, universelle !


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